
EN TERRES CASTILLONAISES
À force de recherches, ils dénichent une pépite sur le plateau de Joanin, à Saint-Philippe d’Aiguilhe. « Nous avons eu un coup de cœur pour un vignoble d’1,4 hectares sur un très beau terroir calcaire, planté de ceps de plus de 50 ans, dans un état pitoyable mais avec un magnifique potentiel », raconte Gérald Lecomte. Vaillamment et patiemment, ils remettent ce joyau – aujourd’hui planté à 70 % en merlot et 30 % cabernet sauvignon – en l’état, le cultivant dès le départ selon les préceptes de l’agriculture biologique, avec une certification décrochée en 2017. « Nous créons Page avec l’exigence d’un grand vin, entre des vendanges manuelles, un premier tri sur grappes, une sélection rigoureuse des plus belles baies grâce à une table vibrante complétée par une sélection manuelle au chai », situé à Saint-Genès-de-Castillon, non-loin des vignes. Avec la même philosophie, la vinification est menée de la façon la moins interventionniste possible, « en laissant faire la nature à son rythme. »
DOUBLE « PAGE »
De par leurs méthodes de création, les deux vins du domaine, Page, à majorité de merlot, et Page Noire, cuvée confidentielle dominée par le cabernet sauvignon (principalement à destination de la restauration étoilée, notamment étrangère), « affichent un style différent de nombreux autres vins de Bordeaux », expose Gérald Lecomte.
À l’heure de la vinification, les petits contenants sont privilégiés, avec une large part réalisée avec du pigeage en barriques de 500 litres et dans des amphores qvevri géorgiennes. « Cela nous permet de favoriser le contact raisin-jus, pour obtenir de la densité, de la matière et de la longueur, toujours sous-tendues par une trame fraîche et juteuse inhérente au terroir calcaire »,
précise le vigneron.
Autre originalité, ces vins ne quittent les chais que cinq ans au moins après le début de leur création, à l’issue de 24 mois d’élevage en barriques et deux ans de stockage sur place, « le temps de les laisser s’épanouir en bouteilles », pour dévoiler une plaisante buvabilité. Actuellement par exemple, le millésime 2016 est en cours de commercialisation. Les vins du domaine affichent, aux dires de leur créateur, une garde de dix ans au moins.
« Né de la combinaison des débuts de nos deux prénoms, le nom Page est aussi un clin d’œil à ce nouveau projet. »
![]() |
![]() |
SES BELLES ADRESSES #BORDEAUXLOCAL |
SON VIN DE BORDEAUX POUR… |
Les Décantés, bel endroit jeune, moderne, à la jolie cuisine et la belle carte de vins.
Le comptoir de la rose (Saint-Emilion) : petit restaurant à côté du domaine appartenant au même propriétaire, intimiste, une bonne cuisine et des vins prix propriétés. La Brasserie bordelaise ou La Terrasse Rouge, incontournables ! |
Un apéritif : un Crémant de Bordeaux cuvée Aline du Château Moulin de Peyronin, fantastique rapport qualité-prix en biodynamie, avec ses bulles très fines et rafraîchissantes. Un dîner : Page 2016, qui s’ouvre sur des arômes de sous-bois et cuir, et dévoile une belle maturité et une jolie longueur ; ou l’impressionnante cuvée 100 % cabernet franc Le Paradoxe du Château La Rose Poncet (Castillon Côtes de Bordeaux). |
Artiste Associé Photographes